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“Histoire de la misogynie” de Lançon et Gargam #lupourvous

Histoire de la misogynie. Le mépris des femmes de l’antiquité à nos jours.

La misogynie : haine ou mépris des femmes. Fléau qui existe depuis la nuit des temps, mais terme qui ne fera vraiment son apparition qu’à partir du XIXème siècle.

Et pourtant ce mépris s’exprime de différentes manières depuis toujours. En comportements, paroles, lois, cultures… bref, ce poison fait et a toujours fait partie des sociétés à travers l’histoire.

Cette attitude, animée par la peur, l’orgueil et la jalousie, a-t-elle des fondements ? Elle reflète en tout cas une volonté de sexuer et hiérarchiser l’humanité et dénote une peur de l’altérité.

Méprisées dans la mythologie

Dans la mythologie gréco-romaine, la féminité est vue comme maléfique. Pensons :

  • aux Harpies et aux Furies, les prédatrices
  • aux Sirènes qui envoûtent
  • à la Sphynge, dévorant les voyageurs
  • à deux belles jeunes femmes, devenues les monstres Charybde et Scylla
  • à Pandore, la punition de Zeus pour les hommes et à l’origine de tous les maux
  • à Héra, l’ombrageuse
  • à Artémis, qui donne la mort
  • à Hécate, divinité des enfers…
  • aux Amazones, symboles d’un mundus perversus où les femmes domineraient les hommes et leur feraient subir ce qu’eux-mêmes font subir aux femmes.

Méprisées par des interprétations faussées de la Bible

Dans la Bible, on pense généralement à Dalila, Jézabel, Hérodiade qui sont autant de femmes qui ont marqué de manière funeste les esprits.

Quant aux femmes proches de Jésus et qui ont eu une place éminente, leur féminité a été symboliquement effacée par des auteurs comme par exemple Silke Petersen : une femme doit devenir un homme pour s’élever !

Au Moyen-Âge des auteurs tels Dante, L’Arioste, Le Tasse vont contribuer à travers leurs romans à montrer des femmes mauvaises, dangereuses et séductrices.

Toute notre culture est empreinte de ces images et de ces peurs. Les sociétés juives, chrétiennes et même musulmanes ont mis l’accent sur la faute d’Eve. Cette manière de présenter les choses dévoie le texte biblique.

« La Bible a été convoquée de manière fallacieuse pendant des siècles afin de légitimer des fantasmes misogynes dont elle n’était pas porteuse » (p. 52)

Cela est évidemment valable pour la Genèse et le récit de la création et de la chute.

Méprisées à travers Eve

L’auteur se penche ensuite sur des hypothèses psychanalytiques sur ce qu’il appelle le mythe d’Eve.

La femme va, à travers les rabbins et les pères de l’Eglise, gagner une image de tentatrice elle-même séduite. Puis Tertullien initiera l’idée d’un lien étroit entre la femme et le démon, qui subsistera pendant de nombreux siècles.

Au Moyen-Âge, l’idée d’un Adam mû par l’Esprit et d’une Eve mue par la chair contribuera à montrer les femmes comme égarant les hommes. Le fruit défendu devient la lubricité et les femmes deviennent objet de mépris jusqu’à être diabolisées par les religieux. Le marteau des sorcières, un ouvrage de référence, connaîtra un grand succès. Démonologie et misogynie en sont les maîtres-mots.

Toutes ces thèses amèneront une folie persécutrice entre le XIIIème et XVIIème siècle. Soif de pouvoir et désir d’effrayer les populations sont les clés de la misogynie médiévale. Les femmes doivent être écrasées, voire éliminées. Tarpeia (la vénale) et Lucrèce (qui selon Augustin a pris plaisir à se faire violer) sont des exemples de victimes présentées comme des coupables. Quant à Eve, toute la littérature qui lui est consacrée donne d’elle une image faussée qui impactera fortement notre culture.

Méprisées par la science

D’un point de vue scientifique, le mythe du sexe faible perdure depuis 2000 ans. Hippocrate, Aristote, Galien, Platon vont énoncer des principes qui resteront en vigueur jusqu’au XVIIème siècle ! Vision d’un être défectueux, inachevé, voire animal. Le sexe et le tempérament des femmes les rendraient inférieures aux hommes.

Aux XVIIème et XVIIIème siècles, l’os, le sexe et la fibre deviennent les nouveaux critères de différenciation. 1664, 1672 et 1759 marquent des années-clés, au travers des travaux de différents chercheurs, à l’instar de De Graaf qui ébranlera les théories antiques quant aux organes génitaux féminins. Ces travaux définiront les femmes comme faibles, fragiles et juvéniles.

Aux XIXème et XXème siècles, le crâne vient se rajouter à ces critères d’infériorité. Des savants comme Barclay ou Delaunay tentent de démontrer leurs théories  à travers des études. A l’aube du XXème siècle, la femme reste, pour beaucoup, un être défectueux… L’arrivée des chromosomes XX ou XY marquent encore un peu plus la domination masculine popularisée par le très célèbre « les hommes viennent de Mars, les femmes de Vénus ».

Toutes ces théories, tous ces mythes, sont porteurs d’une idéologie misogyne, sont sans fondement et nient l’ordre créationnel montrant l’égalité des sexesL’idée d’un sexe faible ne tient devant aucune de ces théories ou allégations.

Un utérus méprisé

Un long chapitre est consacré à la façon dont l’utérus a été perçu à travers les âges :

  • vorace, migrateur, tyrannique et penseur
  • gouffre impur, venimeux, carnivore et mortifère
  • comme un animal vagabond (expliquant l’hystérie des femmes) et salace.

Jusqu’au XVIIème siècle, la femme est vue comme prisonnière de son utérus, qui la tyrannise et débilite sa physiologie, entraînant des comportements lubriques et des maladies vénériennes. Les notions d’hystérie et de nymphomanie font leur apparition.

Méprisées dans la littérature

La littérature va également s’en donner à cœur joie durant toute l’histoire, pour exprimer la misogynie ambiante.

Semonide d’Amorgos, Martial et Juvénal en seront les plus fervents représentants. Le premier va classer les femmes, pire fléau de Zeus selon lui, et les associer à des animaux. Seule l’abeille trouvera grâce à ses yeux (le terme anglais ‘honey’ pour désigner son amoureuse y a son origine !).

Cette satire antiféminine va s’attaquer à tout ce qui concerne les femmes, de leurs comportements à leur physique. L’interprétation fallacieuse de la Bible et la pensée d’Aristote légitimeront la misogynie médiévale et de nombreux auteurs contribueront à forger une image détestable des femmes, causes de tous les malheurs.

Entre le XIVème et XVIIIème siècle, une guerre des sexes par auteurs interposés sévira, faisant tour à tour l’apologie des femmes ou les dénigrant. Bien que toute la littérature n’ait pas été automatiquement misogyne, se contentant souvent de se moquer, elle a fortement impacté la misogynie occidentale, également influencée par la pensée gréco-romaine.

Méprisées dans leur humanité

La question de l’humanité des femmes s’est également posée. En témoignent deux événements obscurs de l’histoire. Le premier est le concile de Mâcon, aujourd’hui reconnu comme n’ayant jamais eu lieu, où seule une minorité d’évêques auraient admis l’humanité des femmes. Le second est un ouvrage paru en 1595, la Disputatio, dont les motivations et l’auteur n’ont jamais été éclaircis, mais qui a été plusieurs fois réédité. Ce livre a été décrit plus tard comme un pamphlet contre les sociniens niant la trinité mais utilisant l’idée de la non-humanité des femmes pour démontrer l’absurdité de ces deux concepts. Le choix de cette comparaison ne semble pourtant pas avoir été faite au hasard et la polémique a perduré durant deux siècles donnant lieu à des débats et à la parution d’autres ouvrages, ouvertement misogynes, niant ou mettant en question le caractère humain des femmes. 

Néanmoins, ce débat a également tourné à l’anticatholicisme de la part des protestants qui ont utilisé ces deux événements obscurs de l’histoire, pour pointer l’antiféminisme de leurs adversaires. 

« Depuis le temps de la Réforme, c’est sur le terrain du sexisme que se portent les offensives à l’encontre du catholicisme…. Les débats sur l’humanité et l’âme des femmes procèdent donc d’une longue mystification de caractère anticatholique. » (p. 188)

Aujourd’hui, le véritable problème n’est plus de savoir si les femmes ont une âme ou pas, mais plutôt si elles ont droit ou pas au respect qui leur est dû.

Juridiquement méprisées

A travers l’histoire, le droit a-t-il donné raison à la misogynie et aux mythes originels ?

  • Les Grecques et les Romaines du temps de la République étaient sous tutelle toute leur vie et confinées ad vitam.
  • Sous l’Empire, les Romaines, à l’instar de Mélanie, gagnèrent en autonomie. Il est bon de noter que le christianisme y a beaucoup contribué ! Elles restaient néanmoins citoyennes de seconde zone, leur raison d’être étant la maternité et l’enfantement de nouveaux citoyens.
  • Le droit romain utilisera les termes fragilitas, imbecillitas et infirmitas sexus pour signifier la faiblesse d’esprit des femmes et leur vulnérabilité sociale, en vue de les protéger. La notion de sexe faible est entérinée. 
  • Galates 3 : 28, bien qu’étant un espoir pour les femmes, ne sera pas appliqué.
  • La loi salique, qui ne devait priver les femmes que des terres saliques, sera falsifiée au XVème siècle par Jean de Montreuil et utilisée pour exclure les femmes de toute royauté.
  • La force biologique, confortée par l’humanisme, a également justifié bon nombre de lois entre le XVème et le XVIIIème siècle, et la révolution n’y a pas changé grand-chose.
  • Le code civil ou code Napoléon, a été particulièrement misogyne.
  • Le droit ecclésiastique a de tout temps été en défaveur des femmes, et la misogynie monnaie courante. Selon les auteurs, mais ici les avis peuvent diverger, la Réforme n’y a rien changé.
  • Le droit de vote a mis un terme à une « antiquité européenne » qui a duré jusqu’au milieu du XXème siècle.

« Les lettrés occidentaux ont voulu plier les langages faisant autorité à leur vision misogyne du monde. » (p. 222)

Culturellement méprisées 

Depuis le Moyen-Âge, les femmes ont été ostracisées et exclues de toute fonction intellectuelle. L’égalité d’accès à l’éducation n’a pas toujours été acquise. Il est à noter que cette misogynie éducative ne prendra officiellement fin qu’en… 2000 avec la Convention pour l’égalité entre les filles et les garçons, les hommes et les femmes, dans le système éducatif ! Dans le même registre il est à noter que l’Académie française n’a admis sa première femme qu’en 1980.

Cette exclusion se retrouve dans le monde des arts, des sciences et de la littérature, contrairement à l’époque gréco-romaine, où les femmes avaient accès à la culture, même si cela n’était pas encouragé. Hypatie, au Vème siècle, aura peut-être été une martyre de cette misogynie.

Combien de femmes auront été des « exceptions » dans ces domaines ? Si peu, et si peu reconnues. Et combien de sarcasmes, d’attaques personnelles, de médisances ont-elles dû endurer ?

Toute cette misogynie a eu parmi ses effets de voir les femmes accepter et intérioriser cet ordre masculin des choses. Jusqu’à parfois le défendre avec véhémence.

La psychanalyse, avec Freud, a également enfoncé le clou et appuyé des thèses misogynes. Quant à la langue française, n’est-elle pas sous dominante masculine depuis le XVIIème siècle ?

Méprisées dans les nouvelles mythologies et réalités

La période allant de 1789 à 1914 verra de grands bouleversements et la misogynie va se faire plus sournoise. Les femmes sont vues comme des êtres à sauver, des Cosette et des Gervaise.

  • La notion d’hystérie fait sa réapparition et si l’utérus est désormais innocenté, on cherche l’origine ailleurs. Charcot sera un grand promoteur de l’hystérie, mais l’hystérie masculine sera aussi démontrée.
  • L’hystérie sera également évoquée contre les Suffragettes, les Pétroleuses et autres Pasionarias, qui ne cherchaient qu’à défendre leurs droits.
  • La révolution industrielle verra naître une incompatibilité avec les machines (excepté les machines à coudre, à laver et à écrire !) et les nouveaux moyens de locomotion (aucun sens de l’orientation, aucun esprit technique).
  • L’informatique sera aussi le monopole des hommes et le monde du travail aura beaucoup de mal à accorder aux femmes des postes à responsabilité et des salaires égaux à ceux des hommes…
  • Quant au sport, les compétitions ne commenceront à s’ouvrir pour elles qu’en 1908 et les Jeux Olympiques en 1928.
  • Au milieu du XXIème siècle, le cinéma façonne des femmes potiches ou lubriques (« sois belle et tais-toi »).
  • Les publicités créent la notion de femme-objet et la pornographie explose.
  • Les violences faites aux femmes ne faiblissent pas et le viol, ultime forme de la misogynie, devient enfin un crime. Certains états utilisent également le viol comme arme de guerre ou pour asseoir le pouvoir de leurs dirigeants.

« Le désir contenu par toutes les violences faites aux femmes est un désir de gynocide » (p. 294)

Un mépris qui touche à sa fin ?

  • Aujourd’hui, la misogynie est de plus en plus visible et montrée du doigt et ce dans tous les domaines (politique, cinéma, travail, sport, arts, journalisme) ; des scandales éclatent de plus en plus souvent, éclaboussant des personnalités de premier plan (Strauss-Kahn, Weinstein, Polanski…)
  • Des lois sont votées pour des faits autrefois jugés anodins (harcèlement de rue)
  • La légitime défense est reconnue pour les femmes battues
  • La notion de féminicide est créée

Débusquée, la misogynie va-t-elle être enfin mise à mal ?

Ce livre, c’est l’archéologie d’un mépris, trait dominant et pérenne des sociétés occidentales dont les racines sont lointaines.

Pourtant, aucune forteresse n’est imprenable et c’est en abandonnant les vieilles mythologies et en reconstruisant des relations saines que les choses avanceront ; en refusant également l’humour ou la satire antiféminine, bien ancrée dans nos sociétés.

Que retenir ?

Faisant abstraction de certains points auxquels nous ne souscrivons pas (ce livre n’est pas un livre écrit par des chrétiens), cet ouvrage, datant de 2013 et mis à jour en octobre 2020, m’est apparu comme une vraie mine d’or en ce qui concerne les racines de ce poison qu’est la misogynie. 

De plus, bien que non-chrétiens, les auteurs reconnaissent que la Bible a été mal interprétée, à dessein, et que l’égalité des sexes y est bien inscrite dès la création !

Ce livre nous aide à identifier les racines de ce mal, pour nous permettre de les arracher et de passer à la nouvelle génération un flambeau plus sain, contrairement à ceux qui se sont transmis depuis plus de 2000 ans dans notre monde chrétien…


Pour aller plus loin, voici un lien vers une interview avec un des auteurs.

Dominique Montefia est responsable d'une librairie chrétienne sur Nice et travaille également dans une autre, les 2 représentant les différentes dénominations sur Nice et Cannes. Egalement engagé dans la relation d'aide, via son association GRACE, il est impliqué dans des séminaires de réconciliation et de guérison en Afrique, sur les lieux de génocides, viols et autres conflits meurtriers, ainsi que dans l'aide aux femmes victimes de traite des êtres humains. La place des femmes a pour lui une importance capitale, conscient que l'armée de Dieu est amputée depuis toujours de la moitié de ses combattants.

5 comments on ““Histoire de la misogynie” de Lançon et Gargam #lupourvous

  1. Olivia

    Merci beaucoup pour cet article éclairant même si le projecteur met en lumière des horribles faits. Mais je veux continuer de croire que la lumière chasse les ténèbres. Soyons illuminés et illuminées et du coup des lumières.

  2. Christelle

    Jésus n’a donné l’Eucharistie qu’aux hommes lors de la dernière Cène alors qu’il y avait pas mal de femmes qui l’ont suivi jusqu’à là-bas, et n’a envoyé que les hommes avec son Evangile, “la bonne nouvelle”. Même si son comportement missionaire envers les femmes laissait espérer un meilleur statut pour la femme, il n’est pas allé jusqu’au bout de cette égalité homme-femme en préférant uniqument les hommes pour des missions fondamentales comme la célebration de l’Eucharistie et l’envoi des missionaires.
    Si celui considéré comme Fils de Dieu n’a pas pu mieux faire, alors quoi attendre des autres gens simplement humains?… il n’y a pas d’espoir… Et même si cette vie n’est qu’une vie de passage vers un Royaume parfait selon l’Eglise, alors le fait que l’Église établie par Jésus a été établie d’emblée sur une inégalité homme-femme, la fait perdre un peu sa crédibilité.

    Pas étonant que des prêtres catholiques argument qu’une femme ne peut pas être prêtre puisque le prêtre symbolise le Christ lors de la célebration de l’Eucharistie et le Christ a été un homme, mais n’ont aucun souci à appeler les hommes Eglise, Epouse de Christ alors qu’une épouse est une femme. Le symbolisme marche comme ça les arrange et voila qu’il n’y a pas de fin à la mysoginie, tant que des modèles de mysoginie persistent dans la société dans les institutions porteuses de morale et d’exemple pour la société…

    • Lydia Lehmann

      Jésus a aussi envoyé des femmes en mission, c’est même à elles qu’il a confié en premier le merveilleux message de sa résurrection. C’est pour cela qu’elles sont parfois appelées « apôtres des apôtres ».
      Dans la suite du Nouveau Testament nous voyons dans l’Eglise des femmes avec des responsabilités importantes, comme Junia, Phobé, Priscille etc. Voici un article qui pourrait vous intéresser : https://servirensemble.com/2016/10/04/lapotre-junia-la-femme-et-le-ministere-dans-le-nouveau-testament-a-la-lumiere-de-romains-16-par-dr-valerie-duval-poujol/

      L’attitude de Jésus envers les femmes est vraiment révolutionnaire, il discute théologie avec elle, ce qui était tout à fait extraordinaire par rapport à son époque et son environnement, il les considère pleinement, il les prend au sérieux, il se laisse oindre par une femme, ce qui était un acte de prêtrise !

      Les femmes étaient pleinement disciples (être disciple c’est suivre Jésus).
      Je vous laisse cet article : « Pourquoi n’y a-t-il pas de femmes parmi les disciples » qui permet d’aller plus loin sur cette question. https://servirensemble.com/2018/01/26/qr-pourquoi-ny-a-t-il-pas-de-femmes-parmi-les-12-disciples/
      L’auteure Marie-Noëlle Yoder explique : « Le fait que Jésus ait choisi 12 disciples masculins dans son cercle restreint ne permet pas d’affirmer quoique ce soit en terme de rapport hommes-femmes ni en terme d’engagements des femmes dans le service ».
      Donc à nos yeux, le fait que Jésus ait instauré la Sainte Cène en présence des 12 ne permet pas d’affirmer une quelconque misogynie de Jésus.

      Sur la métaphore conjugale (l’Eglise comme épouse…) Joëlle Razanajohary a publié cet article et cette vidéo très éclairante : https://servirensemble.com/2021/03/19/la-metaphore-conjugale-dans-la-bible/
      Quand je lis la Bible et surtout quand je regarde à l’attitude de Jésus c’est vraiment un message de libération que je reçois.

      • Christelle

        “Le fait que Jésus ait choisi 12 disciples masculins dans son cercle restreint ne permet pas d’affirmer quoique ce soit en terme de rapport hommes-femmes ni en terme d’engagements des femmes dans le service”

        D’accord, puisque sûrement lié au jugement des 12 tribus du peuple juif.

        Mais c’est toute une autre histoire quand il a envoyé les 70 disciples hommes, et encore toute une autre histoire quand il a donné son Eucharistie uniquement aux apôtres hommes et non pas aux femmes aussi, car les femmes envoyées à annoncer sa résurrection, étaient avec lui le jour de l’Eucharistie, mais n’ont pas été invitées d’y participer. Et même en étant envoyées à annoncer sa résurrection, ne leur a pas demandé de donner l’Eucharistie aussi.

        Il semble bien que les femmes pouvaient répandre la Parole mais sans plus. Et encore, car l’apôtre Paul est très controversé, il a des collaboratuers femems et en même temps dit aux femmes de ne pas enseigner l’homme. Sans mentionner que Jésus interdit l’appelation de père reservée uniquement au Dieu Père, mais Paul s’autointitule lui même père…

        Et que pensez-vous des personnes qualifiées d’être “évêque”, uniquement les hommes ?

        Merci

      • Lydia Lehmann

        Pour l’envoi des 70 il n’est pas spécifié s’il s’agissait d’hommes ou femmes, mais il est question de « disciples » simplement (Cf. Luc 10.1). Donc cela ne permet pas d’affirmer qu’il ne s’agissait que des hommes.

        Pour l’institution de la Sainte Cène : Il est clairement question des 12 (avec toute la symbolique que cela implique, comme indiqué dans l’article mentionné dans le commentaire précédent), mais il n’est pas indiqué que d’autres disciples (hommes ou femmes) étaient présents.
        « 12 fils de Jacob, donc 12 hommes juifs. En choisissant 12 disciples, Jésus marque symboliquement le lien fort entre le peuple choisi de l’ancienne alliance et sa volonté de continuité entre le peuple d’Israël et l’Église, le nouvel Israël. » (article de Marie-Noëlle Yoder). Donc les 12 représente l’ensemble du peuple de la nouvelle alliance, donc aussi les femmes. La Cène est institué en présence des 12, mais elle est ensuite pour tout croyant, homme et femme !!

        Et quand il est question de la Sainte Cène plus loin dans le Nouveau Testament (Actes 2 ; 1 Co 11) il n’est jamais dit que seulement les hommes pouvaient présider ce moment ou la « donner » !!

        Pour la question de l’interdiction de l’enseignement chez Paul, cet article de Joëlle Razanajohary est très éclairant : https://servirensemble.com/2018/04/20/pourquoi-lapotre-paul-ne-permet-il-pas-a-la-femme-denseigner/

        Et un article, également publié sur notre blog sur les évêques femmes dans l’Eglise primitive : https://servirensemble.com/2018/04/13/selon-les-experts-il-y-avait-une-place-pour-les-femmes-eveques-dans-leglise-primitive/

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