“Servir Ensemble” s’engage contre les violences conjugales dans l’Église comme ailleurs. Dans un contexte de violence, impossible de construire la communion nécessaire à la construction et à l’épanouissement d’un couple, ni d’une Église. En ce qui concerne l’objet précis de ce blog, il va sans dire qu’il n’est pas possible d’espérer “servir ensemble” dans un climat violent. L’objectif de l’article de ce jour est double :
- Faire le point sur une question soulevée par nos lecteurs et lectrices sur le rapport entre théologie égalitarienne/complémentarienne et violences conjugales.
- Relayer d’excellentes ressources qui méritent d’être connues pour équiper les chrétiens et l’Église.
Ne pas rester seul(e) avec la violence :
- En Suisse, ne restez pas seuls : Numéros suisses d’appel à l’aide.
- En Belgique, ne restez pas seuls : Numéros belges d’appel à l’aide.
Violences conjugales et théologie
Plusieurs lecteurs et lectrices nous ont écrit pour souligner qu’ils étaient choqués de l’affirmation d’un lien entre complémentarisme et violences conjugales. D’un côté ils ont raison. Ce n’est pas parce qu’une personne défend une position complémentarienne qu’elle abuse de son autorité sur l’autre. A l’inverse, pourrait-on rajouter, ce n’est pas parce qu’une personne prône les vertus de l’égalitarisme qu’elle reconnaît son conjoint comme un vis-à-vis. Nos discours manquent parfois de cohérence avec nos pratiques. Souvent pour le meilleur, et parfois pour le pire. Nous savons qu’il y a des conjoints violents tant chez les égalitariens que chez les complémentariens.
Pourquoi ce lien alors ? L’approche complémentarienne peine à dénoncer les violences conjugales en profondeur. Elle insiste (souvent lourdement) sur l’autorité de l’un sur l’autre – tout en se défendant d’être à l’origine des débordements de l’exercice. Autorité oui, violence non. La mesure de l’exercice est laissée entre les mains de conjoints pas toujours armés pour canaliser leur violence. Dans notre pratique de thérapeutes conjugaux nous avons constaté cette ambiguïté à de nombreuses reprises. D’un côté les conjoints violents sont repris par la mesure de certaines formulations complémentariennes, mais d’un autre, ils sont confortés dans leur bon droit “d’exercer l’autorité”. Une ambivalence qui envoie un message paradoxal.
- Comment ne pas laisser la porte ouverte à l’usage du bâton “pour son bien” ?
- Comment redresser des situations et restaurer des vies brisées, lorsque nous prétendons que l’autorité même de Dieu est du côté de celui qui en abuse pour dominer ? Juste pas aussi fort.
- Comment enseigner à un conjoint et l’encourager à considérer sa conjointe comme le vis-à-vis que Dieu a prévu pour lui, si il a autorité “sur” elle ?
Malgré toutes les pirouettes possibles, le ver est dans la pomme. Le message est in-entendable.
Une conférence à écouter
Découvrez l’excellente conférence de Valérie Duval-Poujol, marraine de ce blog, présidente de l’association “une place pour elles“, théologienne baptiste, vice-présidente de la Fédération Protestante de France, auteure et formatrice dans le domaine des violences faites aux femmes. Un engagement de taille en faveur de la paix.
- Écouter la conférence de Valérie Duval-Poujol : « La violence conjugale: regards protestants et perspectives bibliques. »
Pour qu’enfin les violences cessent. Dans notre monde, mais surtout et déjà dans nos Églises.
Une brochure à partager
Une petite brochure de 50 pages issue d’un collectif à commander et à partager largement: Ensemble contre les violences conjugales: les identifier pour mieux agir dans les Églises (10 euros).
Un exemple de charte d’engagement pour l’Église
Découvrez la charte d’engagement contre les violences conjugales de la Fédération baptiste. Un engagement en Église qui a tout son poids.
Bonjour,
c’est un cri du cœur, une douleur ancestrale, mais j’atteste qu’il y a une relation directe
entre l’homme CHEF du foyer et la violence. J’ai 70 ans et je suis la première génération
de femmes à ne pas avoir été frappée La plupart des femmes de ma famille, (catholique
de tradition, non pratiquante) ont été frappées. Le devoir du mari est de dresser et de corriger
sa femme. Ma mère l’a intégré comme normal car je l’ai souvent entendu dire : « cette femme
se comporte mal, son mari devrait lui en donner « une bonne » !
Dans l’église on continue ce système du monde, et la violence est même plus grande,
car elle peut du physique devenir psychologique et surtout spirituelle
Ex : un mari jaloux qui accuse sa femme de ne pas avoir la foi et de faire ce qu’elle veut
.car il pense dans sa folie que si elle se fait soigner,c’est pour se montrer aux médecins
Cette femme doit obéir à son mari, pardonner sans cesse et ne pas divorcer devant Dieu.
De plus sa place étant au foyer, sans autonomie financière, elle ne peut pas partir.
la culpabilisation et la dépendance sont telles que cette femme sera détruite.
Pour faire passer « la pilule » on parle du mari chef pour protéger la femme
Il est le seul a bien comprendre la bible, et donc seul à pouvoir enseigner la pensée de Dieu
A lui de prendre la décision finale car bien sûr il a la révélation
de ce qui est le mieux pour son foyer et surtout pour sa femme.
Mais qui le protègera lui de son égoïsme et de son orgueil, s’il n’y a pas en face de lui
un contre-pouvoir, une personne différente mais égale ? Il est dans la toute puissance
et dans un grand aveuglement spirituel ! Heureusement, et merci Seigneur, on peut
voir des changements et cela me console et me réjouit.
Ping : Unorthodox – Servir Ensemble
Merci Marie Rose, nous sommes de la même génération j’ai 71 ans. Ce que vous racontez est vraiment terrible. Heureusement vous mêmes vous avez échappé à cette violence conjugale. Continuons le combat pour dire que la Bible enseigne l’inverse de ces fausses croyances !
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