Le 25 novembre est désigné par l’Organisation des Nations Unies comme Journée Internationale de l’élimination de la violence à l’égard des femmes.
Une statistique alarmante parmi d’autres :
En France, au moins 116 femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex-conjoint depuis le 1er janvier 2019. En 2018, 121 femmes avaient perdu la vie.
Les statistiques globales sont accablantes, s’élevant à des millions de femmes victimes de toutes sortes de violences : viols, viols comme arme de guerre, mariage précoce, mutilation génitale féminine, exploitation sexuelle dans le cadre la traite des êtres humains.
A cause de la violence
Selon le récit du livre de la Genèse, Dieu annonce le Déluge à cause de la violence.
Par cette catastrophe, Il supprime une humanité corrompue de la terre (Gn 6.13).
Le message est clair : si on laisse libre cours aux mauvaises inclinations du cœur humain, le résultat final sera la violence, et cette violence mérite un jugement. Sans pour autant impliquer que ce jugement exprime une quelconque violence inhérente à la nature ou la personne de Dieu, comme affirmé dans Ézéchiel 33.11.
Le but de ce jugement, c’est d’éliminer la violence. Parce que la violence au sein sa création est inacceptable aux yeux du Créateur. Alors Dieu dit non à la violence !
De la Chute au Déluge, une déclaration contre la violence
Les chapitres 3 à 6 décrivent le processus qui mène de la Chute jusqu’au Déluge :
D’abord, la domination de l’homme sur la femme, non comme volonté prescriptive de Dieu mais conséquence du péché. La violence éclate à la génération suivante avec le meurtre d’Abel par son frère Caïn. Ensuite, la polygamie de Lémek qui s’écarte du dessein de Dieu en Genèse 2, où il est dit que les deux deviendront une seule chair, et qui tue dans un cycle de vengeance toujours plus terrible (Gen 4 v.23).
Les fils de Dieu
On arrive ainsi au « comble » de la violence :
Lorsque les humains eurent commencé à se multiplier sur la terre et que des filles leur furent nées, les fils de Dieu virent que les filles des humains étaient belles et ils prirent pour femmes toutes celles qu’ils choisirent. Alors le SEIGNEUR dit : Mon souffle ne restera pas toujours dans l’être humain, car celui-ci n’est que chair ; ses jours seront de cent vingt ans. (Gen 6 v.1 – 3)
La violence culmine ici avec l’exploitation sexuelle de femmes qui provoque l’intervention divine visant à limiter la jouissance d’un abus de pouvoir qualifiée de charnel et qui offense l’Esprit de Dieu. Suit le récit du Déluge …
Ne voyons pas dans « les fils de Dieu » des anges déchus, comme certaines interprétations historiques l’ont fait ! (Voyons, les anges ne se marient pas !)
Dans les cultures environnantes, on qualifiait de « fils des dieux » les rois et les pharaons, ces hommes puissants le plus souvent divinisés. Mais la façon biblique de comprendre ce terme, dans le contexte immédiat, ramène ces hommes puissants sur terre : il s’agit d’hommes crées à l’image de Dieu pour régner sur la terre et représenter Dieu au sein de la création (Gen 2 v.27-28). Dans la généalogie de Jésus aussi, à commencer par son père présumé Joseph, on remonte jusqu’au « fils de Seth, fils d’Adam, fils de Dieu” (Lc 3 v.38).
Ces hommes puissants et partiellement divinisés à leurs propres yeux et aux yeux des peuples sur lesquelles ils dominent ne répondent pas au modèle de Dieu. Pour eux, les « filles des humains » ont si peu de valeur qu’elles sont devenues objets de désir charnel, bonnes à être ajoutées au harem.
Pourtant, elles aussi avaient été crée à l’image de Dieu, pour régner sur la terre et représenter Dieu au sein de la création
Même après la Chute, le texte biblique l’affirme (Gn 1.27-28). Étape par étape, la Bible décrit une intensification progressive de violence, vengeance et domination de la femme.
De la Chute au Déluge, les premiers chapitres de la Bible sont une déclaration de Dieu contre la violence humaine.
Si bien que dans notre lecture de ces récits bibliques qui refusent de passer sous silence la violence à l’égard des femmes nous avons l’assurance que Dieu a jugé d’avance.
Une pointe d’espérance
Il y a néanmoins des pointes lumineuses dans le ciel sombre de ces chapitres de la Bible :
- l’exhortation de Dieu à Caïn de bien agir et ne pas laisser le péché dominer sur lui (Gn 4.7),
- la possibilité d’invoquer le Seigneur (Gn 4.26) et de marcher avec lui comme Hénoch qui échappe ainsi à la mort (Gn 5.24) et Noé “qui vivait en présence de Dieu” (Gn 6.10) et bénéficiait de la bienveillance du Seigneur (6.8).
Par rapport à ses contemporains, Noé marchait à contre-courant de la société patriarcale ; Noé et ses trois fils n’étaient pas polygames.
Noé entra dans l’arche avec sa femme, ses fils Sem, Cham et Japhet et ses trois belles-filles (Gn 7.13)
Quelle belle figure du Salut en Jésus-Christ à venir que cette Arche construite sous la direction divine et qui n’admet pas:
- la violence entre frères
- la violence à l’égard des femmes,
- et qui, nous le voyons dans les responsabilités prises par Noé envers les espèces animales, n’admet pas non plus de violence envers sa création.
Deluge
Gen 6 / 2 Samuel 13
comme un déluge de larmes
la pluie tombait
sur une terre de violence
le jugement s’arrêtait
comme les larmes coulant
sur le visage de Tamar
sur un homme violent
la vengeance tomba
comme Dieu jugeait
cette terre de violence
Tamar versait ses larmes
à cause d’un homme violent
ainsi Dieu pleurait
les larmes de Tamar
quand la pluie tombait
sur une terre de violence
©Victoria Declaudure 2019
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