Textes bibliques

Atelier vidéo: une femme peut-elle prêcher et enseigner ?

En mars 2017, Emmanuel Maennlein a fait le buzz avec son atelier vidéo : « Une femme peut-elle prêcher et enseigner ? ».  La seule annonce du thème de l’atelier a provoqué 455 commentaires sur les réseaux sociaux ! Autant dire que les questions autour des ministères féminins continuent à faire débat. QNRLP a posé quelques questions à Emmanuel Maennlein : pourquoi ce thème ? Quel rôle les femmes ont-elles joué dans son parcours? Qu’est-ce qui l’a convaincu en faveur des ministères féminins ?

Bonjour Emmanuel, pourquoi avoir choisi ce thème pour ton atelier vidéo ?

Je sors un nouvel atelier chaque mois. En général, les sujets sont en lien avec l’évangélisation mais lors de mes voyages dans différentes Églises, je suis aussi interpelé par les questions que les chrétiens se posent et auxquelles ils s’intéressent. J’étais vraiment étonné que la question du ministère féminin soit encore un problème. Il y a 23 ans de ça, quand j’étais étudiant à L’institut Biblique de Nogent,  c’était un sujet d’actualité. Le livre de Bilézékian, « Hommes et femmes »  venait de sortir.  Pourtant, quand je regarde autour de moi, je constate que ce n’est toujours pas réglé. J’ai des amies pasteures qui doivent régulièrement entrer en débat sur cette question parce que leur légitimité est questionnée, y compris au sein de leurs propres Églises. Je pensais demander une interview à Sylvain Romerowski, puis en passant sur le site « servir ensemble », j’ai lu le cheminement de Matthias Radloff et j’ai appris qu’il avait écrit sa thèse sur le sujet. Je me suis dit que je pourrais l’interviewer lors de mon passage à l’institut biblique d’Emmaüs.

Quels rôles les femmes ont-elles joués dans ton propre parcours ?

J’ai toujours été en faveur des ministères féminins. C’est une femme, ma grand-mère qui m’a amené au Seigneur. C’est grâce à elle aussi que je suis dans le ministère. Il ne s’agit pas d’avoir la parité numéraire, ou de rendre les femmes visibles  mais qu’elles puissent servir en fonction de leurs dons, y compris dans l’enseignement ou le pastorat. J’ai été rapidement convaincu par les arguments de Sylvain Romerowski. D’ailleurs l’Institut Biblique de Nogent est un lieu où les femmes étudient la théologie et suivent les cours de prédication. Aujourd’hui, même la directrice d’études est une femme et d’autres interviennent régulièrement. Du coup, c’était normal pour moi. Je suis convaincu que chacune d’entre elles a sa place, même si je ne le revendique pas et que ce n’est pas mon cheval de bataille. Toute l’histoire de l’Église montre qu’il y a toujours eu des femmes en situation d’enseignement et de responsabilité pastorale, à commencer par Junia. Par ailleurs, c’est une problématique très « latine ». En Afrique de l’ouest où j’ai visité beaucoup d’Églises, la question ne se pose même pas. A mon sens, il s’agit d’un sujet secondaire de la foi, par rapport à d’autres sujets fondamentaux comme le salut par exemple. Du coup, je peux comprendre que l’on puisse avoir des avis différents. Par contre j’accorde de l’importance au fait de se respecter.  Quelles que soient nos divergences nous ne devrions jamais manquer de nous aimer.

Au-delà des textes, qu’est-ce qui t’a convaincu ?

Premièrement, je constate que le Saint-Esprit équipe des femmes pour le ministère. S’il donne des dons aux femmes, ce n’est pas pour qu’elles les gardent mais pour qu’elles les utilisent pour servir l’Église. Le Saint-Esprit ne se trompe pas. Ensuite, je me rends compte que ceux qui refusent le ministère féminin sont bien souvent inconséquents dans leur manière de le vivre. Il n’y a à mon sens que les darbystes qui soient conséquents : les femmes sont voilées et elles se taisent réellement. Dans les autres Églises, il y a un manque de cohérence à ce sujet. A mon sens, soit on interprète les textes de manière littérale et on est plus rigoureux, soit on choisit de les interpréter autrement. Il ne peut pas y avoir de demi-mesure. Dans tout cela, nous devons garder un amour chrétien les uns envers les autres. Les commentaires misogynes sont choquants et ne devraient pas avoir leur place dans l’Église.

Ne manquez pas l’atelier vidéo. Il est maintenu gratuitement disponible sur le blog de Matthias Radloff. Il suffit de s’inscrire via ce lien : Cliquez ici pour obtenir les vidéos. Les textes problématiques relatifs aux ministères féminins y sont analysés en détail. 

Marie-Noëlle Yoder est directrice du département francophone du centre de formation du Bienenberg (BL, Suisse) où elle enseigne la théologie pratique et l'éthique. Elle est également pasteure dans une Église mennonite (BE, Suisse).

3 comments on “Atelier vidéo: une femme peut-elle prêcher et enseigner ?

  1. Ping : La femme est-elle soumise à une autorité? (1 Co 11.10) – Servir Ensemble

  2. Marie-Rose

    ci-dessus, l’argument qui me frappe, c’est l’INCOHERENCE des églises.
    La lecture littérale des textes de Paul permettrait :

    – L’ ESCLAVAGE que Paul n’a pas aboli (voir épître à Philémon).

    – LA POLYGAMIE car « que l’évêque soit mari d’une seule femme »……
    suppose que des chrétiens étaient encore polygames.

    – L’IMPOSSIBILITE de MARIAGE pour une fille sans la permission
    du Père (« Le père qui veut garder sa fille vierge….. »)

    – la possibilité pour les juifs convertis de respecter la loi de Moise
    (fêtes, circoncision, sabbat….) dans nos églises

    On applique l’œuvre rédemptrice de Jésus pour ces cas mais pas
    pour les femmes…. curieux non ?

  3. Ping : Le rôle de la femme – un sujet sans intérêt – Servir Ensemble

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