Laura Schmutz, enseignante, nous parle du genre et de l’éducation. Une belle perspective sur la formation de la nouvelle génération. Cette jeune femme pleine de peps et d’amour pour Jésus évoque son parcours et de ses rêves. Son appel auprès des plus jeunes peut paraître conventionnel pour une femme. Elle fait partie de ces leaders, hommes comme femmes, qui œuvrent pour la jeunesse et qui se battent pour ouvrir les portes que Dieu a prévu pour les plus jeunes. D’un point de vue personnel, je (Lula Deroeux) n’aurait probablement pas étudié la théologie sans ses précieux encouragements. Une femme de Dieu qui a le plan du Seigneur à cœur. Découvrons ensemble le témoignage rafraîchissant et plein d’espoir de cette maîtresse d’école.
Qui es-tu ?
Je m’appelle Laura Schmutz, j’ai 23 ans, j’habite en Suisse et je suis enseignante (le plus beau métier du monde) ! J’ai toujours été passionnée par les enfants, même quand j’en étais une ! Mon rêve a toujours été d’être maman et de pouvoir prendre soin d’une ribambelle de petits bébés trop mignons. Avant de me décider pour le métier d’enseignante, j’ai longtemps hésité entre sage-femme et éducatrice de la petite enfance ! C’est vous dire…
J’ai grandi dans une famille chrétienne et mes parents m’ont toujours appris à avoir confiance en Dieu dans toutes les situations. On priait quand on était tristes, quand on avait peur, quand on était blessés, quand on était heureux, tout le temps quoi. Ces moments m’ont permis de créer une relation assez forte et personnelle avec Dieu dès ma plus tendre enfance. Mais à l’école, ce n’était pas facile, mes camarades me rejetaient et me volaient mon goûter pour ensuite se moquer de moi.
Mon seul copain, c’était Jésus, je lui parlais souvent et Il est rapidement devenu mon meilleur ami.
Je me rappelle d’un moment fort dans ma vie où j’étais seule, dans ma chambre, sur mon lit et je disais à Dieu : « Tu sais, même si tout le monde m’abandonne ou que je me fais kidnapper (ma plus grande peur à 8 ans), je sais que Tu es avec moi et que je n’ai rien à craindre. Ça me suffit. » À 8 ans, j’avais compris qu’avec le Seigneur, je ne manquerai réellement de rien.
Puis, les années ont passé et j’ai vécu ma petite vie en oubliant un peu ce moment de paix vécu dans mon enfance. La vie a pris le dessus et le quotidien, les relations, les blessures, les doutes et les peurs aussi. Mais Dieu, lui, ne m’oubliait pas et m’a appelée à partir au Canada faire une école chrétienne. Ce que j’ai fait. Avec le recul, je ne sais pas pourquoi j’ai pris cette décision. Je DÉTESTE les changements. Et là, c’en était un grand: partir dans un pays que je ne connaissais pas, parler une langue que je ne maîtrisais pas, avec des gens inconnus loin de mes gens connus. Mais le Seigneur a réellement guidé mes pas, Il a enlevé petit à petit toutes les distractions qui m’empêchaient de Le voir pour Le placer à nouveau au centre de ma vie. Et ces 5 mois ont changé ma vie. Dieu a changé ma vie. Encore. Il m’a rappelée avec tant de tendresse cette relation privilégiée que nous avions alors que je n’étais qu’une enfant et je me suis souvenue de ce sentiment de paix qui m’accompagnait tous les jours de ma vie. Ce moment dans ma chambre, seule, me revenait en tête régulièrement, et mon cœur criait : Seigneur, redeviens mon meilleur ami, j’ai tant besoin de Toi. J’ai besoin de retrouver cette foi innocente et naïve d’une enfant face à son Père céleste et qui n’a plus aucun doute.
« Et Jésus dit: Laissez les petits enfants, et ne les empêchez pas de venir à moi; car le royaume des cieux est pour ceux qui leur ressemblent » Matthieu 19.14
Comment accompagner les enfants ?
1. Les enfants sont déjà des individus capables d’avoir une relation avec Dieu
En rentrant du Canada, j’ai décidé de continuer à m’investir dans l’enfance avec une toute nouvelle perspective dont voici les points principaux
Notre Seigneur est un Dieu incroyable et relationnel qui s’adapte à nous. Pas besoin d’avoir un Bac +5 ou un doctorat en théologie pour comprendre que notre Père du ciel veut/peut avoir une relation intime avec nous. C’est peut-être même plus simple pour des enfants de se laisser aimer et d’avoir une confiance aveugle en Dieu.
2. Présenter Dieu aux plus petits
Avec les plus petits, notre rôle est de leur présenter Dieu. Alors que nous sommes face à des enfants jeunes (jusqu’à 12 ans), il est important de parler de Dieu, apprendre à découvrir Son cœur, Son caractère ensemble au travers d’histoires bibliques ou de témoignages. C’est le moment clé pour leur apprendre à prier, à parler avec notre Créateur qui a toutes les réponses entre ses mains, les aider à avoir une relation personnelle avec Lui. Nous aimerions qu’ils puissent grandir en sachant à quel point notre Dieu est incroyable et notre but est qu’aucune expérience de la vie ne puisse ébranler cette conviction.
3. Orienter les plus grands vers Dieu
Avec les plus grands, notre rôle est de les orienter vers Dieu dans chaque situation. J’ai également été responsable d’un groupe de jeunes adolescents pendant 5 ans. Avec un petit groupe de filles, nous parlions beaucoup, de la vie, des relations, de la famille, des garçons, des études, du futur, etc.. Dans beaucoup de leurs questions, ces jeunes femmes avaient besoin de directions
« Mais dis-moi, qu’est-ce que je dois faire ? Où dois-je aller ? »
Était-ce mon rôle de répondre à leurs questions ? Qui suis-je pour leur donner des directives claires quand je ne connais pas leur cœur aussi bien que leur Créateur. J’ai simplement appris à écouter, à poser des questions, pour qu’elles puissent trouver par elles-mêmes la réponse. Je partageais aussi volontiers des histoires de la Bible qui montraient le caractère de Dieu ou simplement témoignais de ce que Dieu avait fait dans ma vie et de comment Il avait répondu. Et surtout, surtout, je les encourageais constamment à prier et à rechercher la voix de Dieu.
« Qu’est-ce que Dieu te dit par rapport à ça ? Qu’est-ce qui fait brûler ton cœur ? Quel conseil donnerais-tu à une amie si elle venait avec le même problème ? »
Mon rôle était de les rendre actives dans leur foi et dans leurs choix afin que dans les situations compliquées, elles sachent exactement quoi faire seules : Se tourner vers leur Meilleur Ami et Conseiller.
4. Communiquer avec sagesse
Mes paroles en tant que responsable sont importantes. C’est important d’avoir des mentors dans nos vies. Des personnes probablement plus âgées qui ont déjà vécu des expériences et qui peuvent témoigner de l’Amour de Dieu. Je trouve si précieux d’avoir des gens sur qui compter pour nous encourager et nous guider dans nos épreuves. Et c’est là qu’est toute la subtilité ; écouter quand il faut écouter, encourager quand il faut encourager, parler quand il faut parler et se taire quand il faut se taire. Je prie régulièrement que Dieu me donne la sagesse dans mes discussions avec les jeunes et les enfants afin de savoir ce qu’Il attend de moi et que tout ce que je fasse puisse refléter Sa gloire.
Il est temps de réaliser que notre Dieu n’est pas un lion que l’on peut mettre en cage. Parfois, les projets de Dieu n’ont pas de sens à nos yeux. Qui aurait pensé que le Roi des juifs, le Fils de Dieu allait être humilié et crucifié devant Son peuple pour sauver tous les hommes ? Faisons confiance à Dieu, ne le mettons pas dans une boîte, ne proposons pas de solutions toutes prêtes. Plutôt, donnons à nos enfants les clés nécessaires pour les rendre actifs dans leur vie, guidons-les avec sagesse, amour, mais souvenons-nous que les voies du Seigneur sont parfois surprenantes. Il est temps pour nous, responsables, de lâcher prise et de replacer l’autorité dans les mains de Dieu.
Encadrer des futur.e.s femmes et hommes de Dieu
C’est dès leur plus jeune âge que nous inculquons des valeurs et des attentes à nos enfants. Même si on ne le fait pas exprès, ces attentes sont tellement ancrées dans notre culture et notre inconscient collectif, qu’il nous arrive de réagir différemment en fonction de la personne qui est en face de nous. Ces mots, bien que bienveillants, peuvent poser des attentes implicites sur le comportement attendu des enfants que nous encadrons.
« Eh ben ! Champion ! Dis donc, t’as été vachement rapide, bravo ! »
« Wow mademoiselle, qu’est-ce qu’elle est belle ta robe, une vraie princesse ! »
Est-ce que cela veut dire qu’une fille ne peut pas être rapide ? Ou pire, si elle l’est, n’est-elle pas perçue comme étant une vraie fille coquette ? Est-ce qu’un garçon ne peut pas être fier de ce qu’il porte ? Ou pire, s’il l’est, n’est-il pas perçu comme un vrai petit garçon bagarreur ?
Petite, je détestais les Barbies. Vraiment. Je ne trouvais aucun intérêt à habiller et déshabiller ces petites poupées. Je m’ennuyais très rapidement. Je préférais jouer avec mon super train électrique, à construire et reconstruire les rails en créant des parcours à obstacles dans ma chambre. Est-ce que ça m’a rendue plus masculine ? Est-ce qu’à cause de ça, je ne suis pas entrée dans la destinée que Dieu avait pour ma vie ? Je ne crois pas…
Au cours de ma formation pour devenir enseignante, nous avons eu un cours sur les genres. Comment gérer ces différences ? Faut-il faire la différence ? Un des éléments du cours m’a marquée ; sans nous en rendre compte, nous allons inconsciemment conduire les filles vers des activités ou des réponses typiquement féminines et les garçons vers des activités ou des réponses typiquement masculines. « Tu veux faire quoi quand tu seras grand ? Pompier ? Catcheur ? Policier ? Et toi ? Maîtresse ? Vétérinaire ? Maman ? » Nous construisons petit à petit des valeurs et des dogmes qu’il est difficile de changer.
Soyons sensibles au vocabulaire que nous utilisons, essayons d’inclure tous les enfants dans nos enseignements. Car TOUS les enfants de Dieu sont des créatures merveilleuses (Ps 139 : 14), Dieu nous a donné à TOUS un esprit de force, d’amour et de sagesse (2 Tm 1 : 7), Il nous appelle TOUS à nous revêtir de son armure pour nous battre à ses côtés (Ép 6 : 13), et l’Église, hommes et femmes, est l’épouse du Christ. Est-ce que cela veut dire que les hommes et les femmes sont en tout point identiques et que les genres sont justes une erreur ? Non. Je crois profondément que Dieu nous a créé homme ET femme pour que nous puissions nous compléter et travailler ensemble.
Alors en tant qu’adultes, responsables ne donnons pas un mauvais exemple en instaurant une compétition malsaine entre les deux genres, au contraire, accompagnons chaque enfant dans la découverte de sa destinée, et de son identité en l’encourageant à se tourner vers Dieu pour trouver les réponses à ses questionnements. N’oublions pas que nos paroles ont de l’impact, utilisons un langage encourageant, valorisant, aimant, et neutre. Soyons en admiration autant devant la nouvelle coupe de Matthieu que devant les exploits sportifs de Léa. Encourageons les enfants à trouver ce qui fait brûler leur cœur, à trouver leur destinée ! Et n’oublions pas que notre Dieu n’est pas un Dieu que l’on peut mettre dans une boîte, bien au contraire, Il est rempli de surprises. Peut-être bien que Léa finira cheffe d’entreprise parce que Dieu aura ouvert des portes qui permettront de Le glorifier au travers de cette femme. Peut-être bien que Matthieu sera éducateur dans une crèche parce que Dieu lui aura donné une sensibilité particulière qui permettra de guérir des cœurs en Son Nom.
Soyons à Son écoute, encourageons les enfants à être en relation avec leur Créateur, faisons confiance en notre Dieu souverain et tout ira bien.
Bonjour Laura merci pour votre temoignage ! Il est primordial que nos enfants aient accès au Seigneur. Ils ont leur propre vie spirituelle. Dans une église, l’essentiel ce sont les enfants, depuis les bébés puis les enfants et les ados. Je remercie les moniteurs et chefs éclaireurs qui ont veillé sur nos deux filles, si elles servent Dieu toutes les deux, c’est en grande partie grâce à ces personnes, l’autre partie étant ce qu’elles ont vécu avec mon mari et moi même. Soyez benie Laura !