Témoignages

Rachel Carlier, permanente du CNEF, une femme enthousiaste!

SE. Bonjour Rachel, Tout d’abord, un grand merci d’avoir pris le temps de répondre à nos questions. Peux-tu te présenter? Qui es-tu et que fais-tu?

R.C. Je suis une disciple de Christ, épouse et mère de 3 grands garçons. Je suis issue d’un milieu familial catholique « non pratiquant ». Je me suis convertie puis faite baptiser (par immersion) à l’âge de 25 ans le même jour que mon mari.

J’ai une formation de courtier et agent d’assurance. J’ai travaillé une dizaine d’année dans le milieu de l’assurance. Ensuite je me suis consacrée à ma famille et au service au sein de l’Église locale en région parisienne auprès de la jeunesse, l’événementiel, les actions dans le quartier dans le cadre de la « politique de la ville », et les Associations familiales protestantes (AFP) durant plus de 10 ans.

En 2012 j’ai repris une activité salariée en intégrant l’équipe des permanents du CNEF (Conseil National des Évangéliques de France) d’abord comme assistante de direction puis comme coordinatrice du réseau des départements du CNEF depuis 2016. Parallèlement j’ai continué à m’investir au sein des AFP et depuis 2017 j’assure la présidence de l’UDAF 95 (Union Départementale des Associations Familiales du Val d’Oise) à titre bénévole.

SE. Quel parcours magnifique et riche! Peux-tu nous en dire un peu plus sur toi-même? Sur ta personnalité?

R.C. Je suis d’une nature enthousiaste et énergique. J’aime les échanges et les débats autour d’un bon repas en famille et/ou entre amis. J’aime rire, découvrir de nouveaux horizons, faire connaissance avec des nouvelles personnes. J’aime le contact avec autrui et apprendre des autres.

Si j’aime la compagnie des autres, j’ai également besoin quotidiennement de temps en solitaire qui me permettent de me ressourcer.

J’affectionne le travail en équipe et collaboratif. Je suis relativement consensuelle toutefois je n’hésite pas à exprimer mes désaccords tout en y mettant les formes lorsque cela est nécessaire .

Je peux parfois faire preuve d’impatience lorsque les choses ne vont pas assez vite mais avec les années, ce fruit de l’esprit se développe doucement mais surement !?

Je suis assez « soupe au lait » également, la pression monte vite mais elle redescend aussitôt ! Là aussi je progresse sur la maîtrise de soi avec les années, mais il y a encore de la marge de progression !?

S.E. Tu travailles dans un milieu réputé assez masculin, le CNEF, quelles sont les joies que tu vis dans ton ‘ministère’ (ou service), et les difficultés que tu y rencontres?

R.C. Oui, c’est vrai, je travaille dans un milieu masculin. Le milieu pastoral et le leadership en général dans nos milieux évangéliques restent en grande majorité encore « fermés » aux femmes.

Cependant, je suis très heureuse à mon niveau de contribuer à tendre vers l’unité du corps de Christ et de travailler en équipe avec des permanents du CNEF formidables.

J’ai la joie dans mon service de voir l’action de Dieu partout en France au travers de son Église et de découvrir la belle diversité de nos Églises locales et des talents que Dieu a suscité ici et là.

Le revers de la médaille c’est de voir également toute la fragilité du monde évangélique français. Si la diversité est une force, l’éclatement est assurément une grande faiblesse. Quant aux difficultés, ma principale préoccupation pour nos Églises est l’esprit individualiste et de compétition qui est malheureusement bien présent parmi nous et qui selon moi est un obstacle majeur à la progression de l’Évangile en France.

Nous (les évangéliques) avons parfois tendance à oublier que nous faisons tous parti du royaume de Christ et que nous sommes (hommes et femmes) tous ses ambassadeurs là où il nous a placés avec les talents qu’il nous a accordé dans sa grâce.

J’affronte cette difficulté en me déchargeant sur Christ dans la prière et en étant pleine d’espérance pour l’avenir en sachant que Christ est le chef de l’Église.

S.E. Enfin, une dernière question autour de tes rêves pour le futur: « Qu’est-ce que tu souhaites pour l’avenir et par quelles étapes devrions-nous passer pour voir advenir ton rêve? »

R.C.  Mon rêve c’est que

chaque homme et femme (jeunes et vieux) disciple de Christ soit reconnu dans son ministère et qu’il ou elle puisse l’exercer au service du corps de Christ afin que chacun de nos concitoyens y compris les plus fragiles puissent voir les bonnes œuvres que Dieu a préparé pour sa gloire. Ainsi hommes et femmes accompliront ensemble la mission de l’Église.

Les principales étapes sont à mon sens des prises de conscience (qui devraient être suivi d’actions), comme par exemple :

prendre conscience que nous faisons tous partie du corps de Christ. « Si la moisson est grande et qu’il y a peu d’ouvrier/re » autant travailler ensemble dans un esprit d’unité (je ne parle pas d’uniformité).

prendre conscience que nous avons tous besoin d’être formés en continu quelque soit notre âge , bien connaître le monde dans lequel nous vivons pour mieux l’appréhender de manière à être pertinent dans l’annonce de l’Évangile, dans notre témoignage de disciple de Christ là où Dieu nous a placé et s’engager à être présent pour la justice et la vérité dans l’Amour de Christ afin d’être sel et lumière pour notre pays.

prendre conscience de la nécessité de mener une réflexion sur « la condition et la place» des femmes dans nos Églises et les différents ministères

– Et enfin prendre conscience de l’urgence de travailler à la transmission inter-générationnelle.

S.E. Un grand merci, Rachel, pour tout ce que tu fais au service des Églises du CNEF et d’avoir répondu à nos questions. Un grand coup de chapeau pour ta franchise aussi bien sur toi-même que sur l’état de nos communautés…

Joëlle Sutter-Razanajohary

servirensemble.com est le fruit de différents auteurs et c'est la richesse de ce blog. Vous trouverez le nom de cet auteur à la fin de l'article. Vos contributions sont les bienvenues, contactez-nous!

2 comments on “Rachel Carlier, permanente du CNEF, une femme enthousiaste!

  1. Claire Poujol

    Bienvenue sur Servir ensemble, Rachel !

  2. Bonjour Rachel Carlier,

    C’est avec étonnement et émerveillement que je lu votre interview et notamment votre vision de l’acceptation de la mise en oeuvre chez les évangéliques des dons des femmes de la même manière que ceux des hommes.
    Gardez surtout votre enthousiasme, car vous vous attaquez à des privilèges établis de longue date par « l’histoire de l’Eglise ».
    Que Dieu vous protège et vous garde ! Et s’il y aura des changements, cela se saura… et, tout le monde (hommes et femmes) au travail, Jésus pourrait revenir bientôt…

    Bien cordialement

    Rose Marie Erb

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