Témoignages

Étudiantes en fac de théo

De nombreux articles et livres sont publiés sur la place de la femme dans l’Église. Mais il est tout aussi intéressant de se pencher sur celles qui s’apprêtent à entrer dans le ministère. Quel est le vécu des femmes en études de théologie, tout particulièrement à la Faculté Libre de Théologie Évangélique (FLTE) de Vaux-sur-Seine?


Comme l’indique son nom, la FLTE forme et équipe les futurs responsables d’Églises et de la mission. À ce jour, elle propose un programme résidentiel à temps plein auquel une trentaine d’étudiants sont inscrits dont quatorze femmes. Grâce à un sondage, nous avons récolté leurs expériences.

L’avant de la formation théologique

La théologie est bien attrayante pour les femmes. Leur désir primordial d’étudier est de pouvoir servir Dieu et son Église tout en recherchant la face de Dieu. Pour Mélody Payloun Louzy, cela passe nécessairement par la formation. Ces étudiantes sont motivées à étudier la théologie de manière altruiste.

Leur motivation à se former est de connaître Dieu et de comprendre la Bible en profondeur pour elles-mêmes afin de pouvoir mieux communiquer son sens aux autres.

Remarquons que c’est le devoir de chaque croyant, mais il est d’autant plus marqué pour les responsables.

Une fois décidée, leur chemin jusqu’à la faculté était parfois parsemé d’obstacles. Les milieux ouverts aux responsabilités des femmes dans l’Église encourageaient les futures novices. D’autres plus hostiles remettaient en question leur appel et se positionnaient négativement sur leur choix à cause du simple fait qu’elles sont des femmes. Ces bâtons dans les roues ont été des facteurs de stress éprouvants dans l’orientation professionnelle et même dans l’identité personnelle (construction identitaire ?). L’expérience de Lula Godoy nous donne une idée concrète : qui ne serait pas blessé d’entendre qu’« une femme pasteur sert Satan » suite à son enthousiasme à se former ?

Le pendant de la formation théologique

Une fois arrivée à la FLTE, tout est plutôt positif. Les étudiantes décrivent un temps « extraordinaire, enrichissant, bénissant ». Eglantine Eldin parle d’« épanouissement personnel » tout en étant « challengeant » car le contact à la Parole de Dieu ne nous laisse pas indifférente. Être une femme théologienne est aussi un défi et toutes sont concernées. En effet, elles doivent supporter des critiques. Elles sentent avoir plus à prouver que les hommes. Dans ce contexte, elles désirent tout simplement faire confiance à Dieu face au trouble. C’est donc dans un rapport de comparaison aux hommes que leur défi se situe. Cela rappelle les inégalités femmes-hommes dans le monde du travail. Se prolongeraient-elles dans le milieu ecclésial ? C’est aussi un défi d’être prête à reconsidérer leur vision de la place des femmes dans l’Église. Une étudiante était volontaire à mettre de côté son avis, pour examiner l’Écriture honnêtement et y déceler une position.

Quand on étudie la théologie, l’entourage peut nous aider. Les amis chrétiens des femmes de la FLTE les soutiennent et les envient même, à l’exception de ceux qui trouvent peu raisonnable une réorientation scolaire ou professionnelle de ce type. Curiosité ou préjugé sur la théologie, respect ou médisance du sujet, les réactions des non-chrétiens sont aussi diverses.

L’après de la formation théologique

Malgré toutes ces péripéties, ces femmes peuvent se sentir sereines grâce à l’appel de Dieu sur leur vie. Ministère défini ou pas encore, elles sont convaincues d’avoir un rôle à jouer d’une manière conséquente dans l’œuvre de Dieu. D’un même accord avec Dorcas Kapita Mayala, elles répondent « Oui » à Dieu. Elles se sentent concernées par des domaines variés tels que la mission, l’implantation d’églises, la jeunesse, le pastorat et l’enseignement. Ce sont des femmes équilibrées qui rêvent de profiter des plaisirs de la vie, de fonder une famille, de faire la volonté de Dieu et de le voir agir dans ce monde.

Loin de vouloir féminiser l’Église, elles désirent juste être reconnues dans leur identité personnelle capable d’accomplir des choses pour Dieu. On ne le croirait peut-être pas mais les femmes théologiennes ne sont pas les plus revendicatrices. Elles ont simplement confiance en l’appel et aux dons que Dieu leur donnent pour les utiliser. Dans leur futur ministère, elles souhaitent refléter l’image d’une femme épanouie, courageuse et dépendante de Dieu. Comme Liana Megazzini, elles voudraient montrer qu’être femme et se former, c’est bien et c’est possible.

Le regard de leurs camarades hommes

De leur côté, les hommes de la FLTE trouvent que la formation théologique des femmes est indispensable pour le bien-être de l’Église, qu’elles se destinent ou non au ministère. La mixité en général est une vraie richesse pour tout type de communauté. Selon eux, les femmes apportent de la vie, de la joie, de la fraîcheur et une dynamique particulière. Elles donnent une autre perspective, des réflexions, une sensibilité qui pourraient manquer autrement. Les étudiants masculins affirment apprendre d’elles.
D’un point de vue général, d’après eux, tous les ministères sont ouverts aux femmes avec quelques réserves. L’important est de suivre l’appel de Dieu en fonction des capacités et de répondre aux besoins criants de l’Église, le tout dans un respect humble et mutuel de l’autre sexe. C’est pour cela qu’elle est perçue comme la privation d’un bien. Certains dénoncent même un égoïsme masculin.
Après de tels constats, les futurs responsables d’Églises seront sûrement plus ouverts ou au moins plus souples à l’activité des femmes.

Les hommes de la FLTE nous encouragent :

Persévérez car l’Église a besoin de vous, besoin que vous restiez attachées à votre appel car Dieu va vous utiliser. Il sait toute chose.

IMG_1041Emmanuelle Gilard, étudiante en faculté de théologie. Pour en apprendre plus sur elle et la soutenir dans son projet d’études, c’est ici!

3 comments on “Étudiantes en fac de théo

  1. j’aime lire cet intérêt réel des femmes pour la théologie: pas un désir de faire carrière,de féminiser l’église,
    mais pour l’ amour de Dieu et des personnes, pour servir, ce qui prouve que ce n’est pas un caprice,
    une revanche ou compétition mais vraiment la volonté de Dieu.
    Pour le moment elles se forment à partir la réflexion masculine séculaire,
    mais obligatoirement, elles feront évoluer la théologie.

  2. Merci pour ce partage d’expérience à la FLTE, j’en profite pour vous partager un lien qui recense toutes les formations bibliques et théologique francophones existantes pour ceux qui seraient intéressés.

    https://lefruitquidemeure.wordpress.com/2019/09/17/et-si-je-me-formais-la-liste-des-formations-de-theologie/

  3. Article intéressant.

    Merci.

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