Depuis plusieurs décennies, des évolutions marquantes se sont produites dans notre société occidentale concernant la place de la femme. Ces changements se sont répercutés dans l’Église, où l’on assiste à de plus en plus de débats sur tout ce qui concerne le sujet. Ainsi le vocabulaire religieux connaît une certaine féminisation: on ne parle plus d’homme mais de personne et on ajoute “des frères et des sœurs”. Quasi unanimement, les changements dans le vocabulaire sont applaudis tant qu’ils expriment la relation non discriminante entre homme et femme dont Paul parle en Galates 3:281. Le problème se pose lorsque les changements proposés se réfèrent à Dieu. Où doit s’arrêter la révision de notre vocabulaire chrétien?
Valérie Duval Poujol a écrit un excellent article de fond à ce sujet et nous vous encourageons à le lire dans sa globalité. Voici un bref résumé des principaux points qu’elle y développe:
- IL NE FAUT PLUS APPELER DIEU PÈRE
Quels sont les arguments?
- Cela nuit à la place de la femme dans l’Église et renforce une société patriarcale
- Dieu est aussi mère, maternel
- Parler de Dieu comme un père c’est une accommodation culturelle. Ce n’est pas la vérité finale.
- Appeler Dieu Père, ne correspond pas à Dieu
- La tradition chrétienne a aussi utilisé un language féminin pour parler de Dieu
- Dieu est Dieu et aucun langage humain ne peut le définir
- L’appelation Père n’est pas la spécificité chrétienne. La divinité comme Père se retrouve dans de nombreuses traditions.
2. POURQUOI IL FAUT CONTINUER A APPELER DIEU PÈRE
Les arguments:
- Dieu est Père car il a des caractéristiques masculines
- Dieu est Père à cause du vocabulaire utilisé dans la Bible
- Si nous appelons Dieu Père, c’est parce qu’il a choisi de se révéler ainsi.
3. LA PATERNITÉ DE DIEU
Qu’entend-on par l’expression « Dieu le Père »?
- Dieu est Dieu, il n’est pas humain. Il transcende le masculin et le féminin.
- Les humains ont été adoptés davantage qu’ils ont été enfantés
- Dieu est au-dessus des déesses de la fertilité. Il créé avec sa seule volonté.
- En tant que père de Jésus, Dieu doit être compris dans un sens trinitaire et non dans un sens patriarcal
- Cela permet de dépasser le patriarcalisme théologique et de s’ouvrir au Père de Jésus en tant que Père maternel
- Abba, père, parle de la relation réelle, naturelle et empreinte de tendresse que Jésus entretient avec Dieu.
Face à ces arguments quelles sont les attitudes possibles? Deux options:
- Récupérer toutes les images féminines parlant de Dieu dans la Bible pour trouver un langage moins sexiste qui exprime mieux la transcendance de Dieu
- S’intéresser de plus près au concept de paternité de Dieu et s’ouvrir à une conception de Dieu plus large qui ne se réduit pas à la masculinité et qui ouvre la voie de l’adoption aux croyants.
« Dieu comme Père n’est pas un enjeu de la guerre des sexes mais une vérité théologique, un article de foi et un sujet de louange. Réapprenons à dire: « Je crois en Dieu le Père. »
Merci à Valérie Duval-Poujol pour son éclairage! Les différents arguments sont développées dans l’article complet et les références bibliques de la maternité et de la paternité de Dieu se trouvent à la fin de l’article.
Et vous, quelle place laissez-vous à la richesse des caractéristiques de Dieu dans votre vie de prière et dans votre témoignage?