Textes bibliques

« Qui a dit : la femme ne doit pas enseigner ? » de Trombley #lupourvous

« Qui a dit : la femme ne doit pas enseigner ? »

Est-ce Jésus ? Ou Paul ? Ou bien, peut-être, nos propres traditions ?

« Les femmes devraient-elles rester liées à cause de traditions chrétiennes qui ne sont qu’interprétations humaines ? Pas davantage que les femmes qui servaient sous le ministère de Christ ne sont restées liées aux traditions juives. »[1]

Quelle place pour les femmes dans la christianisme du XXIe siècle ?

Alors que ces siècles de patriarcat et de domination masculine ont imposé le silence aux femmes, ces derniers temps ont permis, pour beaucoup, la redécouverte des textes bibliques. Dieu n’a jamais cessé d’appeler des femmes à son service. Pourtant, leur liberté, acquise au prix du sang de Christ, a souvent été niée par leurs homologues masculins. Là où l’Évangile était venu affranchir les femmes, la tradition est venue pour les placer sous un joug nouveau. Triste, n’est-ce pas ?

Un peu de réflexion biblique maintenant…

Après avoir étudié avec minutie les textes de la Parole concernant les femmes, Charles Trombley arrive aux conclusions suivantes : ni Jésus ni Paul n’ont souhaité restreindre les femmes dans l’exercice de leurs dons ni dans celui de leurs ministères.

En effet, des siècles de traditions juives et chrétiennes ont appliqué l’« eiségèse »[2] suivante : les hommes sont faits pour soumettre et les femmes sont faites pour se soumettre.

Cependant, certains passages bibliques semblent s’opposer à l’enseignement holistique des Écritures, qui affirment quant à elles l’égalité parfaite entre l’homme et la femme.

Ce sont sur ces textes que l’auteur va d’abord se pencher.

La femme chrétienne est-elle une femme muette ?

L’apôtre Paul a souvent encouragé le ministère de ses collègues féminines. Pourtant, 1 Corinthiens 14 : 33b-35 semble aller contre l’enseignement de l’apôtre.

En fait, en se penchant sur la question, l’auteur soulève de nombreuses petites bizarreries dans ce passage :

  • Comment la Loi peut-elle nous servir de guide alors que nous sommes sous la Nouvelle Alliance, accomplie par Christ (Galates 3 : 19) ?
    • Pourquoi les femmes devraient-elles être mariées alors que, dans la même épître, Paul encourage le célibat (1 Corinthiens 7 : 7-8) ?
    • Pourquoi les femmes devraient-elles se taire alors que, dans la même épître, il est écrit qu’elles peuvent prier ou prophétiser (1 Corinthiens 11 : 5) ?

Comment expliquer ce qui apparaît comme des contradictions ? L’apôtre ne serait-il pas à l’origine de ce texte ? Serait-ce une citation des judaïsants de l’église de Corinthe ?

La femme chrétienne est-elle une femme maudite ?

Pour justifier leur doctrine, les partisans de la « complémentarité hiérarchique »[3] argumentent souvent avec le texte de la création.

Dans son ouvrage, Charles Trombley prend le temps de revenir sur ces interprétations et de les questionner.

Pour certains, Dieu a maudit la femme après la chute ; pour d’autres, c’est dès la création même que la femme était destinée à se soumettre. L’auteur montre que cette alternative reste un postulat théologique, qui est, selon lui, dépourvu de fondements bibliques.

La femme chrétienne est-elle une femme soumise ?

À Dieu ? Oui ! Mais, là n’est pas la question…

En 1 Corinthiens 11.2-16, l’apôtre Paul affirme que l’homme (ou l’époux) est le « képhalè »[4] de la femme (ou de l’épouse).

Cependant, les biblistes et les exégètes ne sont pas tous d’accord sur le sens métaphorique à donner à cette affirmation, pour certains le mot signifie « chef », alors que, pour d’autres, il serait préférable de le traduire par « source » ou « origine ».

Après une étude sur l’utilisation du mot « képhalè » dans la Bible, l’auteur donne ses conclusions. La traduction du mot par « chef » lui semble maladroite et improbable. Selon lui, comprendre « képhalè » comme « source » ou « origine » paraît cohérent avec les versets 7 et 9, tandis qu’interpréter le mot par « chef » entrerait en contradiction avec les versets 11 et 12.

En Christ, la soumission ne serait-elle pas mutuelle ?[5]

Il ne reste ainsi plus qu’un dernier obstacle sur la route de l’égalité biblique : 1 Timothée 2.11-15

Faut-il nécessairement opposer les textes bibliques ? Une étude approfondie du contexte ne donnerait-elle pas à ce texte un éclairage nouveau ?

Après analyse du passage, de sa structure et de son contexte, l’auteur conclut que 1 Timothée 2.12[6] exprime une situation temporaire, qui s’inscrit dans le contexte éphésien.

L’auteur enfin rappelle l’attitude bienveillante de Jésus vis-à-vis des femmes. Une attitude qui défait le traditionalisme religieux et le patriarcat. Une attitude d’amour et de grâce.

Soyons chrétiens, soyons à l’image du Christ !

« Pourtant, l’Église du Christ ressuscité ne fonctionne pas selon une tradition, une exégèse erronée ou des préjugés personnels, mais selon la vérité ! Jésus a dit que tout ce qui n’était pas foi était péché ! Éliminer les ministères des diacres et des laïques, et exclure les femmes de tous les ministères, est une pratique abusive dont l’Église doit se repentir ! »[7]

Femme muette ? Femme maudite ? Femme soumise ? Non ! Femme-disciple !

Soyez béni.e.s !

Evan DUTHIERS


[1]Charles TROMBLEY, Qui a dit : la femme ne doit pas enseigner ?, Châtenois-les-Forges, éditions Lumière de la Vie, « forum femme », 2004, 240 p.

[2]Eiségèse : Action d’imposer à un texte un sens qu’il n’a pas.

[3]Complémentarité hiérarchique : Doctrine selon laquelle la complémentarité homme-femme s’exprime à travers une hiérarchie, dans laquelle l’homme doit diriger et le femme se soumettre.

[4]Képhalè : Mot grec signifiant « tête ».

[5]Voir aussi : https://servirensemble.com/2016/12/02/qui-porte-la-culotte/.

[6]« Je ne permets pas à la femme d’enseigner, ni de prendre l’autorité sur l’homme ; mais elle doit demeurer dans le silence. »

[7]Charles TROMBLEY, Qui a dit : la femme ne doit pas enseigner ?, Châtenois-les-Forges, éditions Lumière de la Vie, « forum femme », 2004, 240 p.

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